lundi 17 octobre 2011

Cap sur les Canaries !


Finalement, on y est! Le début de la grande traversée commence! C'est avec Florence et Peter, un couple franco-holandais bien sympa, que nous embarquons pour la première fois. Nous laissons la ville derrière nous et mettons le cap vers la grande bleue : qu'il est agréable d'avoir à nouveau la sensation d'avancer dans le voyage aprés une semaine de sur-place, même si on a bien apprécié notre séjour à la Corogne. Même s'il ne s'agit que de quelques jours de test, c'est toujours ça de gagné : un peu d'expérience en navigation et de la distance en moins.



La bête s'appelle Filiamaris, mesure 10 mètres et, même s´il a fière allure, commence à se faire vieux avec 40 ans de loyaux services en mer. 

Notre fameux 2 mâts, 1er bateau-stop de la traversée
La première journée de navigation, le corps doit s'adapter aux nouvelles conditions de transport. Et il s'adapte plus ou moins vite. Plus pour Max qui n'a pas de problèmes et moins pour moi, qui ne tarde pas à rendre les crevettes frites que Max avait pourtant pris le soin de pêcher.

Mis à part ce petit temps d'adaptation , le départ de la Corogne se fait en douceur, et même parfois en molesse : le vent est faiblard et nous cabotons le long de la côte.

Et, on le savait, dans ces conditions, il est d'usage de faire marcher le moteur : notre traversée ne sera malheureusement pas complètement neutre en carbone... Sauf que, le moteur ayant le même âge que le bateau, il ne tarde pas à nous lâcher...

 Peter nous fait un rapide diagnostic après avoir plongé les mains dans le moteur : un pas de vis défectueux dans la pompe à injection et une qualité de fuel médiocre avec des particules en suspension qui s'apparentent à des algues et qui bouchent le filtre à gazoil.

Pas de moteur, pas de vent : nous arrivons à Baiona 4 jours aprés être partis (au lieu des 2 prévus).

Mais 4 jours enrichissants et agréables malgré la lenteur de notre progression :

Les dauphins viennent nous narguer et jouer avec le bateau. Eux sont bien plus rapides que nous et ne tardent pas à nous semer.


Le soleil est de la partie et nous offre une douce lumière toute la journée jusqu'au soir où le disque rouge vient fondre à l'horizon : qu'il est bon de tenir la barre dans ces conditions!
Cap'tain Fracasse aux commandes!
Farniente !

Pas de bikini pour l´instant, c´est ciré et polaire.

La pêche a été fructueuse : un garlfish que Max vide de manière experte et que nous mangeons frit avec de la chapelure, un bon apéro!

Les quarts de nuit passent relativement vite : il faut garder un oeil vigilant sur les éventuels bateaux qui pourraient croiser notre route : il faut éviter un carambolage avec un ferry ou un gros bateau de pêche. Si le vent n'est pas trop fort, c'est même appréciable de tenir la barre sous le ciel étoilé.

En passant le Cap Finisterre, on ne peut pas s'empêcher de se replonger 15 jours en arrière, lorsque nous étions sur cette même falaise, à célébrer la fin du camino. Maintenant, c'est depuis la mer que nous pouvons contempler le phare et ses falaises. Le point de vue a changé et ca, c'est fort !

Le Cap Finisterre vu de la mer
Nous sommes pour l'instant en standby à Baiona : Flo et Peter doivent réparer le moteur avant de repartir et les prévisions météo n'annoncent du vent que pour dans 5 jours...

Ces quelques jours en mer sont riches en partage : Max leur sort son répertoire de musique et taquine le poisson, Peter est un excellent professeur de voile, patient et clair dans ses explications, Flo nous joue de la guitare et nous fait connaitre le Géocash, un super jeu de chasse au trésor : des gens du monde entier cachent des boites remplies de petits objets qu'il faut retrouver grâce aux coordonnées GPS.
A la recherche du géocash, à Baiona
Les géocash nous font découvrir des sites sympas avec de magnifiques points de vue
D´un coup, tout s´accélère : on reçoit un coup de fil d´un bateau polonnais qui se rend à Caiscais, le port de plaisance le plus proche de Lisbonne, puis en Amérique du Sud. Ils sont à la Corogne, ont vu notre petite annonce et sont prêts à nous embarquer dès le lendemain. Décision difficile à prendre : doit-on attendre que le moteur soit réparé et aller à Caiscais sur Filiamaris au risque de louper notre bateau polonnais, ou doit on retourner à la Corogne pour prendre notre deuxième bateau stop ?

On se décide à prendre un bus pour la Corogne, encore toute proche malgré nos 4 jours en mer.

Et voici notre nouvelle équipe : Arthur et Maciek, du pur polonnais, fidèles à leur réputation!!!


 On découvre avec enchantement notre nouveau voilier, Spirit, 20 mètres de long : du grand luxe ! Visite guidée du "petit" navire :
Et oui, pas le même gabarit que le précédent !

Le carré, sièges en cuir et vue panoramique

Salle à manger, s´il vous plait!
Si le bateau en lui même nous en met plein la vue, nos skippers, par contre, ne brillent pas en matière de maitrise de la voile... Départ de la Corogne plutôt floklorique : Ils commencent par se descendre une bouteille de vin à 2 à 9h00 du matin. Et la suite est encore moins rassurante : sortie de la Corogne en mer grosse, nos deux marins ont des difficultés à hisser la grand voile et la corde qui permet de maintenir la voile avant en place, lâche alors qu´ils venaient tout juste de la changer...

Et avec tout ça, le mal de mer nous gagne ( Max aussi cette fois!) et nous voilà à vomir dans les toilettes dès la première nuit... Pas toujours facile la vie en mer! Bizarrement, on n´a pas trop de photos à vous montrer de ces expériences là. Par contre, quelques chouettes prises de vue des moments de calme, appréciables aprés le stress de la 1ere journée:

Lever de soleil pendant le quart de nuit.
Tronche du matin, chagrin ! Dur, dur, le rythme des quarts de veille !
Comment transformer un drapeau irelandais en drapeau portuguais avec un drapeau polonnais : cours de couture
La grande classe !
Aprés la tempête, le calme...pas tout à fait plat.
Un polonnais aux commandes : tous aux abris !
Les bons petits plats, primordiaux dans la vie en mer!
Caiscais : petit port de plaisance sympa mais trés touristique et donc trés cher. Petite sortie en ville pour sociabiliser aprés ces quelques jours de vie en mer. Et, qui sait qu´on voit-y pas dans un bar, par le plus grand des hasards ?? Elo et sa coloc belge !! Que le monde est petit !

Trop cool de te trouver là , la miss !
Nouvelles toutes fraîches de ce matin, le 23/10 : on repart finalement demain soir sur un Catamaran tout neuf, "Dream in blue too", avec 2 français, Franck et Pierre-Yves, expérimentés et qui nous paraissent bien sympathiques.

Notre nouvelle équipe jusqu´aux Canaries, voire au Brésil

Et oui, c´est un bateau et non pas une luxurieuse baraque !

Désolée Frank pour ta tête du matin, fallait que je montre la cuisine !

La suite royale où les duvets ne vont pas avec le reste du décors!
La suite dans une semaine, où nous devrions arriver sous le soleil aux Canaries !

Changement de programme : on part dans 3 jours. En mer, c'est la météo qui décide, et on ne rigole pas avec la météo !

grosse dépression attendue incessamment sous peu
état de la mer hier, force 10 sur l'échelle de Beaufort
L´occasion pour nous de voir Filipa et David qui sont venus nous retrouver à la Marina après 3 heures de voyage en voiture depuis Porto, sans vitre côté conducteur et en pleine tempête ! Chapeau, les warriors !
Fodas Caralho! Puta chuva !
Nous voici enfin partis pour les canaries ! On n´y croyait plus!

La configuration du catamaran est bien plus sympa à vivre qu´un voilier unicoque :

Tout d´abord, le cata est plus stable et la sensation de roulis est moins forte. Et heureusement! Car la dépression qui vient de passer a laissé derrière elle une houle encore bien formée.
On est suivis ! Des vagues encore bien grosses nous poussent de l´arrière
Le cockpit est bien plus élevé au dessus de la ligne de flotaison et constitue une tour de contrôle adéquat pour assurer la veille de nuit. Le pilote automatique allège la tâche : il suffit juste de guetter régulièrement la présence éventuelle d´un bateau aux alentours, le bateau conduit tout seul.

Les filets à l´avant font office de hamacs où il fait bon s´y prélasser.

Encore plus confortable, le hamac de toile de parachute installé à l´ombre en prévision des grosses chaleurs qui nous attendent.


En effet, le mercure monte : on passe au large des côtes marocaines. Dommage qu´on n´est pas le temps  d´aller se faire un couscous à Essaouira !

Les principales activités sur le bateau : dormir, lire, regarder des films, manger.  On apprend aussi à se connaitre. Nous sommes quand même dans un huit clôs, même si celui-ci fait dans les 60m2. Le carré, c´est le lieu de vie, de discution, là on l´on mange tous ensemble. La cabine, c´est privé! Et l´extérieur, c´est le jardin : tantôt aire de jeux, tantôt lieu de détente.
Une bonne bouffe au soleil couchant
Max, en pleine méditation, qui l´eu cru ?!
Chemin faisant, on héberge un couple de mésanges marocaines, complètement perdues à 100 km des côtes. Comme nous, elles utilisent le principe du bateau-STOP et tentent de rejoindre la terre ferme de voilier en cargo.

C´est l´arche de Noé, ce bateau !
Mais bientôt, nous apercevons à l´horizon de petites pointes qui affleurent : terre en vue !

Las Canarias, nous voilà !

6 commentaires:

  1. Sounds awesome!! So the Polish where like expected ;-) But good for you that you got a ride with experienced people on a cat!!
    We are following but on a distance... The engine is repaired and the fuel is cleaned. However the gale-force winds only allowed us to sail to Viana do Castelo. Tomorrow evening we finally hope to depart to Cascais...
    See u in the Canaries, or if u already left we might meet on the other side of the Atlantic!

    Cheers,

    Flo and Peter

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  2. C'est cool les copaings, vous voila en route vers l'Amérique du Sud!
    Et ça vous dis de monter au Costa Rica en Vélo? Je suis à Santa Barbara, et devrais arriver là-bas à coup de pédale en Mai, et Martin sera possiblement de la partie!
    Rafu

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  3. magnifiques photos, régalez vous bien et faites attention à vous!!! moi je reviens du maroc, c t formidable aussi!
    pleins de bisous!

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  4. Catherine et Dom.31 octobre 2011 à 19:56

    On pense bien à vous , bon courage pour la suite , plein de bisous. MM et PP (j'essaie le commentaire avec Charlotte).

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  5. profitez bien de ces quelques derniers jours sur la terre ferme, aprés c parti mon kiki!!!

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  6. Quel plaisir de lire vos aventures: on dirait un roman de Jules Vernes! On pense bien à vous dans l'attente de vos prochaines nouvelles.
    Bon vent!
    Pierre et Pan

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