mercredi 28 novembre 2012

On a roulé sur la lune !


En route direction la lune : on roule dans des paysages arides et désolés, au pays des volcans et du sel. La difficulté du trajet est compensée par la beauté du paysage extraordinaire qui s´étale sous nos yeux. Nous nous sentons un peu extra-terrestres dans ce décors de science-fiction, sauvage et désertique où les lois de la pesanteur semblent ne pas s´appliquer.



Nous quittons la Paz en direction de l´Altiplano accompagnés de 3 cyclistes voyageurs également en route pour la Patagonie. La sortie de la ville n´est pas évidente : il faut jouer du guidon avec les bus. La route est alsphatée, chose rare en Bolivie, et du coup chargée en traffic. Les camions nous frôlent en klaxonnant violemment. Le vélo ici n´a pas sa place sur la route mais doit circuler sur les bas-côtés dans le sable et les pierres.



Heureusement, un projet de construction d´une double voie est en cours, ce qui nous permet de rouler loin des fous du volants.

Les dingos du guidon contre les fous du volant
Difficile de s´organiser en groupe quand on est habitué à marcher à 2. Les rythmes ne sont pas les mêmes, les pauses sont plus longues et le choix du bivouac prend plus de temps.


Alors, on dort là ou bien ?
Le 1 er village où nous faisons halte pour la nuit, une flopée de petits curieux viennent jouer autour des tentes...et en profitent pour embarquer un objet drôlement chouette avec des boutons de couleurs partout qui n´est autre que la balise de secours de Christopher...

Petits mais pas si mignons...
On ne constate le délit que le lendemain et nos compagnons de route décident de rester mener l´enquête dans le village. Nous leur souhaitons bonne chance et continuons notre chemin vers le Sajama, le plus grand sommet bolivien.
Le paysage devient plus accidenté, le sable fait place à la roche et on ne tarde pas à apercevoir au loin le majestueux volcan.

Sajama, nous voilà!

Pour se donner un avant-goût de ce qui nous attend, nous quittons l´alsphate pour un chemin de sable qui passe de l´autre côté du volcan. Et faire du vélo dans le sable, c´est comme pédaler dans la choucroute!!

Nous croisons des petits villages aux maisons d´adobe avec leur église d´un blanc éclatant. Dans l´un de ceux-ci, des habitants sont justement en train de refaire la toiture en chaume. Nous leur proposons un coup de main mais la manipulation de la paille nécessite des gants de chantier que nous n´avons pas. Nous nous contenterons d´observer le travail habile des ouvriers. Nous leur faisons cadeau de nos bottes qui ne servent plus depuis notre dernier chantier en Equateur.

Nous sommes à peine entrés en Bolivie que nous voilà déjà à la frontière chilienne, chargés en provisons et eau, prêts à affronter le désert et le sauvage.


Et le pays des volcans, c´est du sable, du vent mais aussi des sources thermales comme si la nature nous offrait une récompense pour les efforts fournis. Chaque soir, nous avons droit à un bain chaud et souffré.

Quel délice un bon bain chaud quand il gèle dehors!
Quelle baignoire de luxe, ce soir !

Nous aurions pu tourner un documentaire animalier dans les parcs nationaux chiliens : vigognes, flamands roses, viscaches (lapin-marmottes) et.....autruches!!! Et oui, les gros volatiles tiennent bien leur réputation de coureurs d´élites : ils détalent à une vitesse folle en nous voyant arriver !!

Mais que sont ces oiseaux aux reflets rosés ? Approchons nous un peu plus près...

C´est bien des flamands roses, celui-là n´aura pas eu de chance...
Et ce lapin à queue de marmotte, une erreur génétique ? Mais non, c´est une viscache...

Petit cours de zoologie : savez-vous faire la différence entre le lama, l´alpaga et la vigogne??


Le lama, domestiqué qui se mange et que les bolivien sacrifient lors de cérémonies. On a vérifié, ils ne crachent pas au visage, la capitaine Haddock raconte des bobards!
La vigogne, la plus sauvage et celle qui a la laine la plus fine.

L´alpaga dont on fait les fameux pulls chauds et doux.

Le paysage est lunaire, le vent siffle, les genoux forcent dans le sable, le dos encaisse les chocs dus à la tôle ondulée...Rouler dans le désert, c´est se retrouver face à soi-même. Et dire qu´il y a des cyclistes qui l´ont fait en solo. Nous, au moins, on peut discuter et aussi s´engueuler! Il faut dire que la communication en roulant n´est pas simple...
Elle : Ouah, regarde l´autruche sur ta droite !
Lui : où t´as vu des ruches ??
Elle : mais non, l´AUTRUCHE!!! Ben, voilà, c´est trop tard, elle est partie...
Lui : Quoi??!
Elle : Et Papi, le sonophone, c´est pour bientôt !!!

Et là, t´entends mieux ?!!!
 Et puis, soudain, on se retrouve vraiment sur la lune, blanche, éclatante! Pas un bruit, pas un signe de vie... Nous sommes sur le Salar d´Uyuni. Par un effet d´optique, les îles semblent flotter à l´horizon; on se croirait vraiment dans un film de science-fiction. Quelle sensation de liberté que de rouler sur cette étendue immaculée, de pédaler les yeux fermés sans aucun obstacle à craindre.


Allo, la Terre, ici la Lune !


Tout est possible : on peut même faire du vélo sans les mains...
...Ou sans les pieds!
La pesanteur ne s´applique plus!

Le paysage a quelquechose d´apocalyptique : pas un signe de vie dans ce désert blanc.

Et voilà, si seulement Adam n´avait pas croqué dans le fruit défendu, on y serait encore, au paradis!

 Les anti-inflammatoires et les bains thermaux ne suffisent pas à calmer les douleurs musculaires et articulaires de Madame... Même les massages ne suffisent pas.

Mais non, c´est pas le dos qu´il faut masser, c´est les jambes!
Encore une fois, le médicament magique à la corticoïde me permet d´avancer.
Et voilà le résultat ! Vive les corticoïdes!
On décide quand même d´abandonner notre projet de continuer notre route par le Sud Lipez, ce qui supposait 10 jours d´autonomie en eau et nourriture. Nous poursuivrons par une voie plus facile et moins isolée.

Le soleil est impardonnable et brûle malgré la crème solaire. La peau se craquelle, se décompose et me voilà bientôt obligée de porter la burka comme ultime protection contre les rayons impitoyables.

Un petit bisous dans l´oreille, Max ?

Et Fatima, qu´est-ce que tu fais au milieu du désert ?
Après une journée à pédaler dans un nuage, nous finissions par nous échouer sur l´île d´Incahuasi, terre de cactus, oasis dans ce désert blanc. Ouf, de la couleur!


Et les couleurs deviennent encore plus vives au coucher du soleil

Jusqu´au bouquet final !

Quand nous arrivons enfin à Uyuni, tout est paralysé : aujoujourd´hui, c´est le senso, la journée de recensement. Tout les habitants sont cloitrés chez eux en attendant qu´on les enregistre. Pas un magasin ni un restaurant d´ouvert. Les militaires circulent dans les rues avec des sifflets pour rappeler les gens à l´ordre : restez chez vous! Heureusement qu´il nous reste un paquet de noodles pour le repas du soir!


La route pour Tupiza est aussi mauvaise que dans les parcs nationaux et le manque de relief rend la progression monotone.

Les heures de vélo s´égrennent et se ressemblent. Seuls quelques évènements viennent perturber la monotonie du chemin. Par exemple, nous aidons une famille à sortir la jeep enlisée dans le sable. Peu après, nous sauvons un petit cabri en train d´agoniser. La propriétaire nous couvre d´insultes en voyant le cabri ligoté sur le vélo de Max : elle nous prend pour des voleurs!

Mais non, on ne va pas le manger ce cabri!

Mais bientôt, la route commence à onduler et nous sommes contents de retrouver un peu de relief. Sauf que les collines russes deviennent des montagnes russes et la pente se raidit. Le paysage se parent de couleurs vives : rouges, bleu canard, jaune, gris. Nous découvrons, de l´autre côté d´un col, un paysage de Western en bas dans la vallée : nous sommes arrivés à Tupiza!

Tupiza et après... l´Argentine!

6 commentaires:

  1. Toujours aussi SPLENDIDE!!

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  2. Ouha ... le desert, j'adore!! Et je suis fan de vos photos décalées!!
    Delphine
    Sister maxou

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  3. j'ai manqué 1 mois 1/2 et là je reviens, et c'est toujours aussi cool
    bises à tous les 2
    PG

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  4. Vous êtes toujours aussi formidable.
    Et, vous prenez de bonnes leçons de la vie.
    Mais attention de ne pas jouer au bon samaritain,
    pour sauver un chevreau, tu aurais pu avoir des ennuis.
    Au prochain rendez-vous
    Mch

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  5. Titicaca, La Paz, Uyuni, Tarija... : que de doux noms qui sonnent comme un lointain mais agréable souvenir! Vous me (nous) faites revenir en arrière avec Anne avec un grand plaisir, et on se dit que notre façon de voyager était quand même bien plus pépère! Notre voyage à nous est désormais différent et va prendre une autre tournure d'ici mi-janvier...

    En tout cas si j'avais regardé plus tôt vos derniers articles, j'aurais osé vous demander de m'acheter un Chullu qui a disparu avec mon sac dans le terminal de bus de Santiago! Il me manque ce petit bonnet trop serré...

    Et bravo pour vos belles photos sur le Salar!

    Continuez bien les joyeux fadas, y que lo pasen muy bien en Argentina, che!
    besos y abrazos
    Nico E

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  6. Superbes photos les amis, Je vous souhaite par la même occasion un très bonne année sous le signe du retour et des retrouvailles.
    Pendant ce temps je révise des cours pour mon nouveau job dès la rentrée.....la géométrie, les chiffres, les nombres, les équations, les probabilités, etc n'auront plus de secrets pour moi et le faudra bien étant donné que je vais l'enseigner...
    Des bises du chalet
    Tony

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